Le bracelet d’Adil

Le 24 septembre 2009, c’est la fin d’une longue saga pour Adil Charkaoui qui coupe enfin sa laisse électronique et redevient un homme libre. Notre envoyée spéciale était là, et nous rapporte des images choc (et presque stables…) de ce moment riche en émotions.

Malgré son ascension fulgurante comme réalisatrice, elle annonce cependant qu’elle prend une retraite anticipée de son nouveau travail. Espérons seulement que sa tendance naturelle aux vacances la fera au moins revenir devant la caméra…

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Groupe : Charkaoui libre : le dernier droit d’une longue lutte ; Charkaoui brise ses dernières chaînes

À l’action ! : Délégation à New York en solidarité avec Abdelrazik

Film pertinent : Adil Charkaoui retrouve l’entière liberté

Question de la semaine : Quelle sera cette grande épopée, ce bienfaisant retour aux sources ?

De notre envoyée spéciale à Ottawa

Eh oui, comme tant d’autres grandes stars hollywoodiennes, elle est finalement passée derrière la caméra, non pas à Hollywood mais à… Ottawa ! On a le glamour qu’on peut…

Et il a fallu une cause qui lui tienne vraiment à coeur pour qu’elle ose passer de son kodak qui fait des images fixes à mon kodak qui fait des images qui bougent (et qui bougent beaucoup, dans son cas…). Et cette cause, c’était les certificats de sécurité,  cette patente à gosse permettant  de déporter ou de détenir sans charges et pour une durée indéterminée un étranger ou un résident permanent qui a l’air d’un ara… euh, d’un terroriste. Comme Adil Charkaoui, que l’on croise dans ce reportage, ou Mohamed Harkat, dont la conjointe Sophie commente pour notre envoyée spéciale le déroulement des audiences.

Or quelques mois après ce jour de juin 2006,  la plus haute instance judiciaire du pays statuait que les certificats de sécurité violaient effectivement la Charte canadienne.

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Groupe : Coalition Justice pour Adil Charkaoui ;   Insécurité certifiée: Un sans faute pour Harper

À l’action ! : The Secret Trial 5: le financement de films sur la justice sociale

Film pertinent : Secret Canada 1 – Part 1 of 3

Question de la semaine : Va-t-elle poursuivre son nouveau travail ou bien Ottawa, ses procureurs et ses juges l’ont-t-ils trop fait souffrir ?

Alors que tout le monde commence à penser à ses vacances, votre téléroman web anarchiste pour toute la famille, toujours tellement à contre-courant, vous propose son sixième chapitre sur… le travail ! Après la vie quotidienne et la vie de banlieue d’un nobody mythomane, un autre sujet super excitant, allez-vous ironiser, cher public ? Ce serait oublier que le type qui a pété sa coche, et sa télé du même coup (de masse), a rejoint tous ceux qui n’ont pas été éliminés à Militant académie pour descendre dans la rue en 2003 et rappeler le vrai visage sanglant de la guerre d’Irak.  

Un travail qui s’est poursuivi cinq ans plus tard, comme nous allons le voir cette semaine, par deux grandes manifestations à Québec contre la mission de l’armée canadienne en Afghanistan. 

 

Mais avant, comme le veut la tradition,  une petite citation de Éloge de la fuite, tirée du chapitre sur le  travail.  

« Le travail ne peut être un but en soi. Il ne peut servir de critère de référence pour institutionnaliser les rapports sociaux. Dès qu’il en est ainsi, le groupe ou l’ensemble humain qui le prend pour finalité oublie dans l’effort vers une productivité croissante de biens marchands le but essentiel de son existence, à savoir les relations entre les éléments individuels qui les constituent. […] L’Homme est un être de désir. Le travail ne peut qu’assouvir des besoins. Rares sont les privilégiées qui réussissent à satisfaire les seconds en répondant au premier. Ceux-là ne travaillent jamais. »
– Henri Laborit, Éloge de la fuite, p.107-109 

Travail de longue haleine

Y’a-t-il un travail digne de ce nom hors de l’esclavage salarié ? Le travail peut-il s’émanciper de son origine étymologique latine trepalium qui signifie « instrument de torture » ? Ce qu’on « fait dans la vie » doit-il être rémunéré pour exister ? Et finalement, tuer du monde, même en étant payé par l’État pour le faire, est-il un travail comme un autre ?  

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Groupe : Guerre à la guerre 

À l’action ! : Afghanistan – Harper jouait double jeu en 2009

Film pertinent : Variations sur un minable
Question de la semaine : Va-elle enfin, comme tant d’actrices, passer derrière la caméra ?

 Pour les raisons déjà évoquées, on vous présente cette semaine un dernier court métrage  avant le retour de Enfin les vacances pour un petit chapitre sur le travail… Une notion bien relative, le travail. À dissocier de la rémunération puisque souvent, faire oeuvre utile pour la société, donc travailler, n’est pas rémunéré. Par exemple, faire son travail de citoyen et descendre dans la rue pour dénoncer une guerre impérialiste comme celle d’Irak en 2003. Ou documenter l’affaire avec sa petite caméra …

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Du coeur pour les Saigneurs

Action visant à montrer le vrai visage sanglant de la guerre et non celui asceptisé que nous présentent les grands médias.

 Pour les raisons déjà évoquées, on vous présente cette semaine un autre court métrage sur les affres de la vie quotidienne. Et cette fois encore, la télé, cette arme sournoise de destruction massive des neurones, est au coeur du sujet. Mais plutôt que de péter les plombs devant l’abrutissement télévisuel (et de péter du même coup ladite télé), on préfère cette fois-ci en rire que d’en pleurer…

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Militant académie

Quel militant moins performant sera éliminé par la police cette semaine ?

Masse Média (CM)

Voici donc, pour les raisons déjà évoquées, un autre court métrage montrant  notre mythomane et ses camarades pris dans la routine de la vie quotidienne et anesthésiés par les mésias de masse. Mais parfois, quand on touche le fond, l’impensable peut se produire…

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Masse Média

En février 2003, une étude publiée dans le journal Le Couac démontrait qu’à peine le tiers du temps d’antenne de l’émission d’information de 18 heures de Radio-Canada était réellement consacré à de l’information. Les deux tiers restant traitaient plutôt d’accidents, de meurtres et de procès, de la température et des sports. Considérant que près de 75 % des gens affirment que la télévision est leur principale source d’information, cela explique bien des choses… Y compris le comportement explosif de certains téléspectateurs… Allez, « Fesse ce que doit… »

 

Nobody.becom (CM)

Voici donc, pour les raisons évoquées la semaine dernière, un autre court métrage qui montre jusqu’où peut aller un individu, pris dans la routine de la vie quotidienne,  pour se redonner un semblant de vie.

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Nobody.becom

« Il faut être prêt à prendre tous les moyens pour goûter pleinement la gloire ». Pour le mythomane qui sommeil en chacun de nous…

Vie de banlieue (CM)

Se pourrait-il que le pasticheur de téléroman en donne plus que son public est capable d’en prendre ? La question se pose à force d’entendre des gens me dire : « J’aime ça ta p’tite série, mais je suis en retard dans mon écoute »… Et comme je n’avais pas fini de monter le prochain épisode, et que j’apprends entre-temps que c’est la dernière émission de la saison de Tout le monde en parle(ra) ce soir, je me suis dit : « Diantre, ne serais-je pas en train de faire un peu de zèle moé-là ? » Et j’en suis vite arrivé à la conclusion que oui…

Ce que je vous propose donc, fidèle public plus fin que moi qui prend le temps de vivre, c’est de vous présenter durant les prochaines semaines quelques courts métrages que j’ai déjà réalisés. Mais pas n’importe comment : dans un ordre qui s’intègre bien avec notre récit. Et à travers ces courts métrages estivaux, je devrais pouvoir saupoudrer quelques épisodes « officiels » de Enfin les vacances cet été, ce qui devrait nous mener jusqu’à l’automne et au lancement de notre troisième saison ! Car troisième saison il y aura, et elle risque d’être un peu plus exotique car ce ne seront pas les routes du Québec que votre tandem préféré va sillonner, mais bien celles de France et d’Espagne…

Mais en attendant, après la routine de la vie quotidienne, quelle autre dérive guette la petite famille contrainte à la sédentarité ? Eh oui, la vie de banlieue, bien entendu…

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Vie de banlieue

Premier vidéoclip des Antideps sur la pire calamité qui peut s’abattre sur un banlieusard : un pissenlit sur sa pelouse…

Ce cinquième chapitre, comme le troisième, ne comporte qu’un seul épisode. Pourtant, ce n’est pas faute de matériel. La vie quotidienne et l’accessibilité des caméras vidéos permettent maintenant à tout le monde d’accumuler une quantité impressionnante de cassettes qui iront ensuite prendre la poussière sur une tablette. Pour la simple et bonne raison qu’il n’y a rien qui ressemble le plus à notre vie quotidienne d’antan que notre vie quotidienne du présent. Alors à quoi bon la filmer ? Et surtout la visionner ?

C’est un peu ce que se demande Laborit dans cette citation de Éloge de la fuite, tirée du chapitre sur la vie quotidienne, évidemment :

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« Voilà de quoi est faite la vie quotidienne de millions d’hommes: travail, famille… et loisirs organisés.
Bien sûr, personne n’empêche personne de « sublimer » sa vie, de rechercher la « transcendance », d’absorber la culture en place et d’y trouver des compensations à l’absurdité de sa vie quotidienne. De même, à l’absence d’action gratifiante, la soupape de l’engagement politique ou syndicaliste, du militantisme, peut procurer à l’individu l’impression qu’il sort de lui-même, travaille pour le bien commun et un monde meilleur, mais, dans ce dernier cas, il lui est généralement interdit de penser par lui-même, de rechercher ses sources d’information ailleurs que dans les bréviaires généreusement psalmodiés au cours de réunions publiques où, comme partout, c’est la mémoire et le conformisme qui sont les plus appréciés. Il lui est généralement interdit de faire fonctionner son imagination s’il veut bénéficier de la sécurisation apportée par l’appartenance au groupe et éviter de se faire traiter d’anarchiste, de gauchiste, voire même d’utopiste. »
– Henri Laborit, Éloge de la fuite, p.122-123

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La routine du matin

Entre le « que c’est beau, vélo, dodo » estival de Enfin les vacances, il y les longs et répétitifs « let’s go, mets ton sac à dos, c’est quoi les infos? » de l’hiver qui n’en finit plus de finir… Pourquoi immortaliser la banalité ? Peut-être pour nous aider à comprendre comment s’en dépêtrer ? Espérons-le pour le bénéfice des prochains chapitres…

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Groupe : FRAPRU

À l’action ! : Troc-tes-trucs, le dimanche 15 mai aux AEPP

Film pertinent : The Story of Stuff
Question de la semaine : Qui a dit cette phrase d’une grande sagesse : « La vie est courte, mais elle peut être longue, des p’tits bouttes » ?

Pour rappeler les luttes sociales et altermondialistes qui eurent lieu il y a exactement 10 ans (déjà…) durant le Sommet des Amériques de Québec du 20 au 22 avril 2001, nous concluons cette semaine la diffusion entamée il y a trois semaines de la quatrième et dernière partie du long métrage Le Gambit du fou (2002), un film indépendant à petit budget qui n’a rien à envier aux blockbusters hollywoodiens : avec sa finale apocalyptique faisant appel à 6000 comédiens-policiers et plus de 50 000 figurants-manifestants, il reconstitue le Sommet des Amériques de Québec avec un réalisme troublant…

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LE GAMBIT DU FOU (4 de 4)

De retour en campagne où Sophie a échangé son fou pour un cavalier, Ranger reçoit par courrier recommandé une mystérieuse cassette vidéo. En visionnant ce film intitulé « Le gambit du fou », Ranger a vite une drôle d’impression de « déjà vu »… Et Sophie s’exclame, stupéfaite: « Il l’a quand même fait ! »

( pour les puristes qui voudraient un son et une image moins compressés, il me reste encore pas mal de DVD…)

Depuis le 16 avril 2011, le site web Archives Québec 2011 regroupe témoignages et documents sur la mobilisation contre le Sommet des Amériques.

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