Pour les raisons déjà évoquées, on vous présente cette semaine un autre court métrage sur les affres de la vie quotidienne. Et cette fois encore, la télé, cette arme sournoise de destruction massive des neurones, est au coeur du sujet. Mais plutôt que de péter les plombs devant l’abrutissement télévisuel (et de péter du même coup ladite télé), on préfère cette fois-ci en rire que d’en pleurer…
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Militant académie
Quel militant moins performant sera éliminé par la police cette semaine ?
Voici donc, pour les raisons déjà évoquées, un autre court métrage montrant notre mythomane et ses camarades pris dans la routine de la vie quotidienne et anesthésiés par les mésias de masse. Mais parfois, quand on touche le fond, l’impensable peut se produire…
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Masse Média
En février 2003, une étude publiée dans le journal Le Couac démontrait qu’à peine le tiers du temps d’antenne de l’émission d’information de 18 heures de Radio-Canada était réellement consacré à de l’information. Les deux tiers restant traitaient plutôt d’accidents, de meurtres et de procès, de la température et des sports. Considérant que près de 75 % des gens affirment que la télévision est leur principale source d’information, cela explique bien des choses… Y compris le comportement explosif de certains téléspectateurs… Allez, « Fesse ce que doit… »
Se pourrait-il que le pasticheur de téléroman en donne plus que son public est capable d’en prendre ? La question se pose à force d’entendre des gens me dire : « J’aime ça ta p’tite série, mais je suis en retard dans mon écoute »… Et comme je n’avais pas fini de monter le prochain épisode, et que j’apprends entre-temps que c’est la dernière émission de la saison de Tout le monde en parle(ra) ce soir, je me suis dit : « Diantre, ne serais-je pas en train de faire un peu de zèle moé-là ? » Et j’en suis vite arrivé à la conclusion que oui…
Ce que je vous propose donc, fidèle public plus fin que moi qui prend le temps de vivre, c’est de vous présenter durant les prochaines semaines quelques courts métrages que j’ai déjà réalisés. Mais pas n’importe comment : dans un ordre qui s’intègre bien avec notre récit. Et à travers ces courts métrages estivaux, je devrais pouvoir saupoudrer quelques épisodes « officiels » de Enfin les vacances cet été, ce qui devrait nous mener jusqu’à l’automne et au lancement de notre troisième saison ! Car troisième saison il y aura, et elle risque d’être un peu plus exotique car ce ne seront pas les routes du Québec que votre tandem préféré va sillonner, mais bien celles de France et d’Espagne…
Mais en attendant, après la routine de la vie quotidienne, quelle autre dérive guette la petite famille contrainte à la sédentarité ? Eh oui, la vie de banlieue, bien entendu…
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Vie de banlieue
Premier vidéoclip des Antideps sur la pire calamité qui peut s’abattre sur un banlieusard : un pissenlit sur sa pelouse…
Ce cinquième chapitre, comme le troisième, ne comporte qu’un seul épisode. Pourtant, ce n’est pas faute de matériel. La vie quotidienne et l’accessibilité des caméras vidéos permettent maintenant à tout le monde d’accumuler une quantité impressionnante de cassettes qui iront ensuite prendre la poussière sur une tablette. Pour la simple et bonne raison qu’il n’y a rien qui ressemble le plus à notre vie quotidienne d’antan que notre vie quotidienne du présent. Alors à quoi bon la filmer ? Et surtout la visionner ?
C’est un peu ce que se demande Laborit dans cette citation de Éloge de la fuite, tirée du chapitre sur la vie quotidienne, évidemment :
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« Voilà de quoi est faite la vie quotidienne de millions d’hommes: travail, famille… et loisirs organisés. Bien sûr, personne n’empêche personne de « sublimer » sa vie, de rechercher la « transcendance », d’absorber la culture en place et d’y trouver des compensations à l’absurdité de sa vie quotidienne. De même, à l’absence d’action gratifiante, la soupape de l’engagement politique ou syndicaliste, du militantisme, peut procurer à l’individu l’impression qu’il sort de lui-même, travaille pour le bien commun et un monde meilleur, mais, dans ce dernier cas, il lui est généralement interdit de penser par lui-même, de rechercher ses sources d’information ailleurs que dans les bréviaires généreusement psalmodiés au cours de réunions publiques où, comme partout, c’est la mémoire et le conformisme qui sont les plus appréciés. Il lui est généralement interdit de faire fonctionner son imagination s’il veut bénéficier de la sécurisation apportée par l’appartenance au groupe et éviter de se faire traiter d’anarchiste, de gauchiste, voire même d’utopiste. » – Henri Laborit, Éloge de la fuite, p.122-123
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La routine du matin
Entre le « que c’est beau, vélo, dodo » estival de Enfin les vacances, il y les longs et répétitifs « let’s go, mets ton sac à dos, c’est quoi les infos? » de l’hiver qui n’en finit plus de finir… Pourquoi immortaliser la banalité ? Peut-être pour nous aider à comprendre comment s’en dépêtrer ? Espérons-le pour le bénéfice des prochains chapitres…
Film pertinent :The Story of Stuff Question de la semaine :Qui a dit cette phrase d’une grande sagesse : « La vie est courte, mais elle peut être longue, des p’tits bouttes » ?