Le temps avait fait son œuvre : son genou s’était rétabli, et notre relation avait muri. Bref, les deux étaient maintenant assez forts, du moins le pensions-nous, pour prendre nos premières vacances ensemble et en tandem s’il-vous-plaît ! Jusqu’à ce que la dure réalité nous rejoigne au détour d’une balle de foin…
Le tandem avait donc permis de sceller nos destinées. Et après ce premier chapitre sous forme d’autoportrait, nous étions maintenant prêts pour la grande aventure. Mais c’était l’autoportrait de qui, au juste, comme demandait l’autre la semaine passée ? De celle qu’on voit devant la caméra, ou de celui qui se cache derrière (et qui pense qu’en filmant les autres on ne sait pas qu’il nous parle de lui) ?
Je voyais un peu ce show, et surtout la façon de l’y conduire, comme ma dernière chance de me racheter à ses yeux. Et cette fois, la stratégie porta fruit… au-delà de mes espérances, je dois dire…
Je crois qu’elle a été impressionnée par les images que j’ai réussi à tourner à sa manif malgré les agents de sécurité. Car deux jours après, elle m’invitait au vernissage de son ami Darren. Tous les espoirs étaient permis. Je l’ai donc invitée à mon tour à deux événements qui me tenaient à cœur. Et ce fut… la catastrophe !
N.B.: pour comprendre la dernière joke du vidéo: « ALA » = « Association Locale d’Arrondissement » chez Projet Montréal
On s’est recroisé (presque…) par hasard sur la rue à Pointe St-Charles. Elle m’a demandé si je pouvais filmer une manif qu’elle organisait. Et c’est comme ça que je suis rentré dans son monde…
En voyant comment Carole parvenait à aller chercher le meilleur de Marco avec un subtil mélange de patience et de provocation, je me suis dit que ça pouvait peut-être s’appliquer à d’autres situations…
Comme l’action se poursuivait le lendemain, je suis retourné à Pointe-St-Charles dans l’espoir de la revoir… À mon grand bonheur, elle était là, mais pas seule…
Tout a commencé par une action que je filmais pour mon documentaire sur la trop grande place de l’auto en ville. C’est là que je l’ai spottée, avec ses tresses, son kodak et sa canne. J’ai tout de suite fantasmé dessus comme un con, la voyant déjà comme une solution, alors qu’elle s’avérerait plutôt une… révolution !
L’avenir et le passé de la télé québécoise bras dessus, bras dessous : Labienne Farouche (à droite) cédera (enfin) sa place en septembre 2010 au premier téléroman web anarchiste du Québec. Une série s’articulant autour de la relation chaotique qu’entretient une jeune anarchiste (à gauche) avec son mec (derrière la caméra, fidèle à son habitude). Photo : Radio-BobCapa
