La question se pose effectivement… Car s’il y a un outil nécessaire à l’émancipation collective de toute société, c’est bien un téléroman web anarchiste pour toute la famille, non ? En effet, difficile de trouver un cocktail plus explosif…

D’abord le téléroman, quintessence du 8e art, juste après le 7e, le cinéma. Le nôtre s’inscrit donc dignement dans la foulée des Virginie et Sophie Paquin qui n’ont rien à envier aux Citizen Kane, Brazil ou Mon oncle d’Amérique tant ils sondent avec subtilité les tréfonds de l’âme humaine… *

Ensuite le web. Pourquoi le web ? Parce qu’on vit au XXIe siècle et qu’on serait con de s’en passer. Mais aussi parce que la télévision d’État n’aurait rien voulu savoir de ce projet si on lui avait présenté. Mais comme on ne veut rien savoir de l’État tout court de toute façon, ça a réglé le problème assez vite.

Quant à l’épithète d’anarchiste, on ne voit pas quel autre adjectif aurait pu qualifier à lui seul l’ensemble de notre projet : un immense bras d’honneur à toute forme de pouvoir illégitime, à toute forme de domination qui porte atteinte à l’objet le plus complexe de l’univers dont on a tous un exemplaire entre les deux oreilles.

Ce téléroman web se veut donc une vitrine pour tous les anarchistes, qui s’affirment ou qui s’ignorent, vivant déjà pleins de projets en coopération et en auto-gestion. À ne pas confondre avec la vitrine pétée avec « violence » montrée en boucle dans les grands médias. Des médias qui s’abstiennent bien de rappeler ce qu’est véritablement l’anarchisme, de peur de mordre la main capitaliste (ensanglantée, briseuse de vies et destructrice de l’environnement) qui les nourrit…

Que voilà donc un projet éminemment éducatif pour toute la famille ! D’ailleurs, la famille est en ce moment tout à fait « tendance » ma chère, c’est pas moi qui le dit, mais bien la grosse circulaire publicitaire de Power Corp !

Et n’allez pas croire que notre projet négligera d’alimenter la cellule de base de la société de consommation, oh que non ! Petits et grands trouveront à chaque épisode une « pause publicitaire » durant laquelle ils se feront (dé)conditionner pour l’achat des meilleures lessives capables de venir à bout des taches de sang les plus récalcitrantes…

Pour finir, un mot sur le titre de la série : Enfin les vacances ! Ah les vacances… Qui n’en rêve pas constamment ? L’air pur, la mer, la montagne, les petits oiseaux, la détente… Mais trop souvent, les vacances ne servent malheureusement qu’à « reprendre des forces pour aller les perdre dans un système qui vous les prend, souvent même pour que d’autres en profitent. En quelque sorte, des vacances qui servent juste à entretenir la force de travail… »

Dénonçant tout cela jour après jour, nous aurions été les derniers des crétins si nos vacances dans des paysages naturels splendides avaient eu d’autres buts que celui de profiter dans le calme et la sérénité des beautés intrinsèques du monde. Si, par exemple, nous n’avions pas réussi à décrocher, non pas de nos jobs, mais de nos préoccupations politiques qui nous obsèdent parfois au point d’espérer les oublier un peu en partant en vacances.

Et pensez-vous qu’on a finalement réussi ? Suspense… Pour le savoir, vous n’avez qu’à suivre nos péripéties à travers les différents chapitres de ce premier téléroman web anarchiste pour toute la famille !

*  A quitte B pour C qui est la meilleure amie de B, mais C est pas fine avec A qui la trompe de toute façon déjà avec D qui, comme elle s’ennuie au lit avec A, le convainc de retourner avec B qui, après avoir (brièvement) pensé au suicide, se réconcilie avec B qui l’aime à nouveau et lui fait trois gosses, lui qui en avait déjà deux…